J’ai compris à quel point le cagibi était un élément caractéristique de Montréal en visitant les ruelles en compagnie d’un groupe d’amis Ontariens. Ni à Toronto, ni à London, ni à Kitchener, ni dans aucune autre ville où ces personnes habitaient pouvait-on trouver des structures semblables. J’ai fouillé ma mémoire, et j’ai la vague sensation d’en avoir déjà vu un à Toronto, mais ce n’est qu’un souvenir très flou…
Ce qui est particulier à Montréal, je crois, serait ce cagibi de plusieurs étages, entièrement détaché de la bâtisse principale sauf pour de minces passerelles. Ce type est évidemment le plus intéressant de par sa singularité en tant que “tour”. Le premier étage est souvent revêtu de briques tandis que les étages au dessus de tôle. Les passerelles sont souvent métalliques (enfin, les plus longues) et squelettiques et on l’air tout à fait précaire.
Les avantages du cagibi sont évidents. Avec nos hivers qui nous forcent à remiser tout ce qui pourrait être endommagé par les intempéries; nos appartements bien souvent sans pièce de rangement assez importante pour accueillir une bicyclette, un bbq, ou tout autre objet en voie vers le débarras; un peu d’espace de surplus est toujours le bienvenu. D’un autre côté, pour ceux pour qui une cuisine ensoleillée est plus importante qu’un placard sans vélo, ces structures de 2-3 étages sont un gros désavantage. On voit souvent de beaux appartements de rez-de-chaussée ou de 2e étage dont la lumière naturelle arrière est partiellement sinon totalement bloquée par leur cagibi.
Cagibi, remise, tambour, débarras, ou “shed”?
J’ai entendu tous ces noms attribués à ces structures, et la liste est sûrement incomplète. Selon mon dictionnaire, tous seraient plausibles et corrects tant que la structure forme partie intégrale de la bâtisse (une pièce ou un ajout ayant un mur commun). Sinon, lorsque la structure est séparée et n’a aucun mur commun avec la bâtisse, le seul à y perdre est “tambour” qui signifie plus ou moins un sas.
Comme s’est souvent le cas, un visiteur nous fait remarquer un aspect de notre ville que nous prenions pour acquis; un élément commun qui avait confortablement pris place dans la périphérie de notre regard. Il existe de superbes exemples de cagibis dans nos ruelles. Et je me demande s’il existe une culture d’individualisation du cagibi. Je ne parle pas du bas qui peut être facilement couvert de beaux (et moins beaux) graffitis, mais de la structure au complet. Designer cagibi, anyone?
2 comments
Le sujet mérite un livre…
So THAT’s what a cagibi is!