Il y a de ces secteurs qui semblent directement sortis d’une autre époque. Je ne sais pas pourquoi, mais les quartiers de war time housing m’ont toujours fait cette impression. Norvick, un secteur de ville Saint-Laurent, fait parti de ces ensembles résidentiels construits pendant la Deuxième Guerre par le gouvernement fédéral pour y loger les ouvriers attachés à l’effort de guerre. J’avais déjà visité ce secteur de la ville il y a quelques années, si bien qu’en me promenant sur la piste cyclable longeant la rivière des Prairies, j’ai décidé de faire un détour pour y jeter un nouveau coup d’œil.
Norvick est ce petit projet domiciliaire construit en 1942 pour loger les ouvriers venus travailler dans les usines d’aviation militaire de ville Saint-Laurent. Pour l’anecdote, Norvick est la combinaison des deux noms d’entreprises à l’origine de son développement : Noorduyn et Vickers. Aujourd’hui, c’est l’ensemble Bois-Franc qui occupe les terrains voisins de l’usine Vickers, renommée par la suite Canadair.
Le secteur de Norvick, presque exclusivement résidentiel, se présente comme une petite cité jardin. Les rues rayonnent à partir du centre réservé aux équipements collectifs et forment dans leur ensemble une figure bien délimitée. C’est l’homogénéité du réseau de voies ainsi que sa cohérence qui nous rappelle que l’on est bien dans l’une des premières banlieues de Ville Saint-Laurent.
Bien que les constructions aient eu tendance à être adaptées aux différents « goût du jour », les volumes et leurs dispositions restent encore bien identifiables. Construites sur des petites parcelles, elles ont toutes gardé plus ou moins les mêmes dimensions au sol mais ont eu tendance à adopter des éléments de styles architecturaux différents. L’effet est aujourd’hui plutôt intéressant.
À l’époque trois modèles de maisons étaient offerts. L’utilisation d’éléments de préfabrication, tels que ceux utilisés dans leur revêtement, engendra de faibles coûts de construction, facilitant ainsi leur location par les ouvriers. Les ouvriers des usines Noorduyn et Vickers ont pu être ainsi logés à peu de frais dans des résidences présentant toutes les aménités modernes de l’époque. Il est surprenant qu’on ait voulu démolir ces maisons à la fin de la guerre. Par chance on décida finalement de les vendre à leurs occupants et aux nouveaux vétérans de retour au pays.
Aujourd’hui, l’intérêt de cet ensemble ne réside pas dans son architecture, mais bien dans l’effet d’ensemble qui y est projeté. Que ce soit par les différentes limites qui le bordent, dont les boulevards Henri-Bourassa et Marcel Laurin, ou par son réseau de rues si distinct, Norvick apparaît enclavé au milieu de cette partie de la ville qui n’a pas nécessairement quelque chose pour plaire.
Bien que le quartier ne bénéficie pas de la même renommée que certaines autres cités jardins montréalaises, son évolution semble être restée assez proche de son programme de départ. Il ne reste plus beaucoup de traces des champs qui le bordaient, mais l’autonomie de son organisation est toujours palpable. Pour ses formes si caractéristiques, le détour par Norvick en valait assurément le coup.
C’est avec ce petit survol de Norvick que je termine mon premier billet sur SpacingMontreal. Dans les prochains, j’essayerai encore de vous faire découvrir d’autres secteurs ou bâtiments montréalais peu connus, mais méritant amplement qu’on leur accorde quelques lignes.
5 comments
Ça n’a pas bcp changé. Pas assez d’arbres et de verdure, contrairement au célèbre cité-jardin de Rosemont, ou les développements plus petits à l’est de Villeray et d’Hochelaga-Maisonneuve.
Oui, je passerai le voir, malgré les infrastructures cyclistes défaillantes à Ville St-Laurent!
First Off, I must Apologize for not being Fluent enough in French to Respond in that Language to this Interesting Subject.
I never knew of ‘Norvick’ until I read this Article and I was Amazed that such a Historic Community was still in Evidence.
During World War II the need arose to Accomidate and Transport Workers that were then Employed at the Noorduyn and Vickers Airplane Manufacturing Facilities Surrounding the then Cartierville Airport.
Canadian National Railways Built a Temporary Train Station to the West of Old Val Royal Station, which was then Situated between Ave. Grenet and Boul. Laurentien, to Transport Aircraft Workers to and from Montreal thru the Mount Royal Tunnel.
Montreal Tramways Co. also Constructed a Spur West along then Bois Franc ( Now Henri Bourassa Ouest ) from their Cartierville Route 17, which was Located on Present Ave. Grenet, to Handle War Workers South to Snowdon Junction at Queen Mary and Decarie.
http://www.stm.info/en-bref/tramways/description/S259_5.htm
The Streetcars were Removed from Cartierville Route 17 in June 1959.
In the early 1960s, Bois Franc extended West in a Continous Line From Boul. Laurentien thru Boul. Toupin to Rue Jean-Bruchesi.
Around 1961, they decided to EXTEND a Runway at the Cartierville Airport, and it Crossed Bois Franc at a Right Angle similar to a Railway Track.
Controlling the Crossing of the Runway were a Set of Traffic Lights as found at any Intersection. When an Airplane was Landing or Taking Off, the Traffic Signals were Set to ‘Red’ and Autos SUPPOSED to wait.
As can be Imagined, this was very Risky, and soon after, a fence was Installed on both Sides of the Runway and Bois Franc was Rerouted North around the Runway to Ave. Felix-Leclerc, then back South to Bois Franc.
In the Sixties, this was still Open Land.
Later, Bois Franc became Henri Bourassa to the East of the Location of the Old Runway.
A Golf Course is now on the Old Runway where it once Crossed Bois Franc.
Cartierville Airport was one of the OLDEST Airports in Canada being in Existance from c. 1912.
http://en.wikipedia.org/wiki/Cartierville_Airport
Here are two rather-rare photos showing streetcars on the Tramway’s Bois Franc spur which was constructed during World War II to transport war workers to/from the aircraft factories West of the-then Route 17 Cartierville line.
This view shows a snow plow with a streetcar following travelling West on Bois Franc having just left the Cartierville 17 trackage.
http://www.stm.info/en-bref/tramways/description/S611123_18.htm
Next Photo shows the plow and streetcar heading East on Bois Franc after turning on the Noorduyn loop track at the aircraft plants.
http://www.stm.info/en-bref/tramways/description/S611123_16.htm
It is single-track as can be observed by the single trolley wire and the side mounted trolley wire support on the poles adjacent to the track.
The Bois Franc spur was on the North side of Bois Franc road.
Streetcars operated on the Cartierville 17 until June 1959, now Rue Grenet follows most of the 17 Route North from Boulevard Edouard-Laurin.
The curve North onto Grenet from Boul Edouard-Laurin approximates Route 17 Cartierville.
Canadian National also had a turning loop at Nooduyn to turn Mount Royal Tunnel commuter trains back to Central Station.
The CN loop continued in use until June 1995.
Here is a 1948 map showing Montreal Tramways Trackage.
Some of the lines shown are not for regular service, but to move cars to/from the barns or Youville Shops.
http://emdx.org/rail/MTC1941/TopologieReseauMTC-1948_Lavallee-Clegg.gif
Bonjour,
Moi je suis née dans ce cartier au début des années 50. Mon père qui travaillait dans l’avionnerie de guerre a aménagé dans le cartier au moment de la construction des maisons et y a résidé jusqu«’à la fin des années 80. Dans les années cinquante et soixante c’était un peu comme un village, on fréquentait les voisins, nous avions nos écoles, notre église, notre caisse pop, la pharmacie Grégoire, l’épicerie Moore et la quicaillerie sur la rue Oxford. Quand nous allions faire des commissions au Centre d’achat Norgate ou sur le boulevard Décarie, on disait qu’on allait à Saint-Laurent. Cette façon de parler devait dater du temps où ce cartier était en plein champs à un mille du village de Saint-Laurent.Ce cartier est efffectivement homogène et n’a pas perdu sa configuration de base. Les maisons ont cependant été rénovées. Pour ceux qui disent qu’il n’y a pas beaucoup d’arbre, c’est faux, je trouve que ce cartier est assez verdoyant. Beaucoup d’arbres, plantés par la ville dans les années cinquante ornent les façades des maisons. Pour ceux qui voudraient comparer avec les citées jardins, n’oubliez pas que ce cartier était un cartier ouvrier. Aujourd’hui les maisons ont une grande valeur mais il ne faut pas oublier qu’à l’époque il était habité par des familles modestes. Les gens y étaient moins à l’aise que les habitants de d’autres cartiers de Saint-Laurent. Même si l’ensemble des gens qui y habitaient n’étaient pas tres riches ils étaient quand même propriétaires de leur maison et n’étaient paslocataire au moins. Je trouve domage que des familles de même rang social, petits travailleurs, n’ont plus cette chance aujourd’hui.
Contrary to the Bois Franc yuppy gated community fantasyland, Norvick was an older worker area which was part of Ville Saint-Laurent and totaly accessible to all areas of Saint-Laurent. As a child living on Cardinal street, I was able to walk and attend the schools, have my hair cut, etc.. in the Norvick area without having to climb fences or the self made borders that yuppies have put up in the Bois Franc show place so that no one can get in or out of yuppyland via Decarie blvd. People in yuppyland Bois Franc are locked in, while the rest of the Saint-Laurent community are locked out. Times sure have changed, people have become ridiculous and self isolating while communities like Norvick unlike the Bois Franc rich and yuppy, still function with the rest of Saint-Laurent and are totaly integrated and accessible to all of it’s citizens. Norvick was also part of another time where companies valued their working employees instead of trying to make a profit on it’s war time housing projet to help workers get access to a hope. Obviously the greedy have forgotten all those basic community values that were once part of Norvick and Ville Saint-Laurent and which probably still survives outside of gated communities of the likes of Bois Franc. Yes basic human decency still exists in communities like Norvick and old Saint-Laurent. Which is something that the rich and yuppy hiding out in Bois Franc could learn from the rest of the Saint-Laurent community.