Arrivée au Parc La Fontaine, j’ai été éblouie par la beauté des arbres. En pensant à la photographie pour cette chronique, je cherchais l’arbre le plus exceptionnel parmi la centaine de bons candidats. Pas possible. Alors, au lieu d’écrire sur une seule espèce d’arbre j’ai décidé de vous parler de la palette de couleurs que nous offre ce grand parc central de Montréal. (D’ailleurs, il me semble qu’étant donné le nombre de nuances de rouge, de jaune et de cuivre dans la forêt automnale, notre vocabulaire devrait être plus riche et précis en noms de couleurs.)
Commençons avec la couleur rouge car c’est une des plus dominantes de l’automne. Les feuilles que vous voyez ci-haut sont de l’érable argenté (silver maple, Acer saccharinum), l’ immense arbre à l’écorce gris et souvent exfoliant, est majoritaire parmi toutes autres espèces du parc. Tranquillement, ses feuilles dentelées, profondément lobées et argentées sur le dessus tournent au rouge verdâtre. L’effet vu de loin est d’un rouge bourgogne, d’un rouge brunâtre comme vous voyez de l’autre côté de l’étang.
Il y a deux autres érables du parc qui commencent à rougir. Le plus rouge de tous, c’est — évidemment — l’érable rouge (red maple, Acer rubra). Rarement vu en tant qu’arbre de trottoir, l’érable rouge se trouve assez souvent dans les parcs en autant que le sol est assez humide. Comme l’érable à sucre, le rouge tolère de l’ombre, alors on le trouve également dans la forêt du Mont-Royal. On le reconnaît facilement par ses feuilles à trois lobes et par leur nuance rouge cramoisie.
En parlant de l’érable à sucre (sugar maple, Acer saccharum), lui aussi commence à rougir mais son rouge est plus orangé que chez l’érable rouge. En plus, ses feuilles à cinq pointes rougissent à partir du haut de l’arbre. Au parc La Fontaine on remarque les érables à sucre qui font le tour du côté nord du champ de baseball le plus au nord-est.
Le jaune est aussi très présent à l’automne. Dans les rues, les frênes rouges (red ash, Fraxinus pennsylvanica) peignent le trottoir en jaune. Mais ici, au parc La Fontaine, c’est le noyer cendré (butternut, Juglans cinerea) qui est le roi du jaune. Reconnaissable par sa forme arrondie, et ses feuilles composées à 11 à 17 folioles, cet arbre qui est indigène à notre région est assez rare à Montréal. En fait, on voit plus souvent son grand cousin du sud, le noyer noir (sujet d’un future chronique!). Normalement, cet arbre est plein de noix ovoïdes enveloppées dans un brou vert lime. Mais, je crois que les écureuils les ont déjà récoltés.
Finalement, on arrive au cuivre. Le marronnier glabre (Ohio buckeye, Aesculus glabra), un bel arbre que est planté par intérim le long de l’avenue de La Fontaine et de la courbe vers la rue Rachel, est l’unique arbre du parc de cette couleur. Ses feuilles composées de sept follioles, en forme d’étoile, tombées par terre sur la pelouse font un beau contrast avec la pelouse verte. Le marronnier aussi devrait avoir des fruits — des marrons bruns pâles — mais je n’en ai pas trouvé.
Puis, une couleur que je n’ai pas remarqué au parc mais que l’on voit de temps en temps chez les arbres de trottoir, de parcs et, surtout, du Mont-Royal, c’est le pourpre. Il n’y a que le frêne blanc, ou frêne d’Amérique (white ash, Fraxinus americana) qui porte ce pourpre tirant sur le mauve bronzé. Plus tôt dans la saison, c’est facile de confondre le frêne blanc avec le frêne rouge — les deux ayant les feuilles opposées et composées de sept follioles — mais à l’automne, le blanc se distingue majestueusement.
Pour voir ces couleurs de la palette d’automne et les autres qui s’en viennent, tel le rouge-rosâtre du chêne des marais, je vous convie à la visite guidée que j’offre ce samedi au Parc La Fontaine.
Ou: au monument de Dollard des Ormeaux, coin Rachel et de La Fontaine
Quand: Le samedi, 4 octobre, de 10h à 12h
Tarif: $10
Inscriptions: bronwynchester@gmail.com, 514-284-7384
One comment
Great post and photos-
KC