Les punaises de lit

« Je m’appelle Corinne D.
J’ai 28 ans et je vis à Montréal.
J’ai eu des punaises de lit chez moi.
Deux fois. »
– Corinne D. du blog « La Cibole de Cimex »

La Fête du Canada est arrivée. Alors que le reste du pays la célèbre avec des bières et des barbecues, nous, les Montréalais, besognons avec le déménagement. Mais cette année, un nouveau danger rôde dans nos quartiers qui menace d’infester nos vies.

Les punaises de lit.

Une épidémie se déclenche. Mais personne n’en discute.
Nous nous trouvons au milieu d’une guerre entomologique. Mais personne n’en discute.
Ces agents lucifériens peuvent rendre un homme fou en 3 piqûres :

un,
deux,
trois.

Mais personne n’en discute.

Ou, il se peut qu’ils en discutent et nous n’en entendons pas.

LES PUNAISES DE LIT.

Montréal ne guerroie pas en solitaire contre ces bêtes d’une grandeur d’un pépin de pomme. Toutes les grandes villes d’Amérique du Nord se trouvent conscrites : Toronto, Vancouver, New York et San Francisco.

Quand j’ai décidé d’entamer des recherches, j’avais pensé que j’écrirais un texte, long et détaillé, afin de vous renseigner sur ces bibittes. Or, il n’est pas nécessaire, car j’ai trouvé une rafale d’articles concernant cette invasion : Que sont les punaises ? Quoi faire lorsqu’elles se sont emparées de la maison ? Comment négocier une entente avec ces invitées ?

Pourquoi donc les punaises de lit restent-elles un sujet that dare not speak its name ?

Peut-être la population n’est-elle pas convaincue.

Alors, je tenterai donc de vous convaincre.

Checker cette vidéo américaine. La ville de Cincinnati vit dans une parodie de Girls Gone Wild où, à la place des femmes scandaleuses, les punaises se présentent en tant que vedettes.

« Mais, il n’est qu’un problème pour les minorités et les pauvres », prononcez-vous.

Lire un passage du blog d’une New-Yorkaise qui vient de découvrir que ses punaises peuvent lire et accéder à Internet.

« Il va sans dire que la grosse ville de New York affronte l’armée hexapode », dites-vous.

Parcourir les annales d’un couple, en banlieue à Mississauga, de classe moyenne, maison presque neuve.

« Mais, ça ne me regarde pas. Les Torontois sont de sots anyway », exclamez-vous.

Écouter cette question posée au dernier conseil d’arrondissement du Plateau Mont-Royal.

Pas encore convaincus ?

Il est évident que les mots ne marchent plus à vous persuader. Peut-être des images marcheront-elles mieux :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=ETBRslhL8n4[/youtube] [youtube]http://www.youtube.com/watch?v=WfKCcSPCOQo[/youtube] [youtube]http://www.youtube.com/watch?v=4qx751dNw7Q[/youtube] [youtube]http://www.youtube.com/watch?v=YW70_3PlcGY[/youtube] [youtube]http://www.youtube.com/watch?v=-GfTDlrZe4g[/youtube]

Le problème avec les punaises de lit demeure la stigmatisation liée avec leur infestation. Personne ne veut s’associer avec ceux qui sont engagés dans le combat avec ces démons. On suppose qu’ils habitent dans des résidences sales ; la saleté n’a rien à voir avec cette bataille. On refuse de leur rendre visite chez eux (à juste titre : une punaise peut, sans coup férir, s’attacher à vos vêtements et s’inviter à votre domicile). On se désintéresse complètement du problème ; on pense qu’il ne peut jamais nous arriver. Pourtant, on n’a besoin que d’une punaise sur une chaise que vous avez trouvée dans la rue, ou sur laquelle vous vous êtes assises au travail, ou à l’école, ou à la bibliothèque, ou à l’hôpital, ou à votre café préféré, ou dans l’autobus… et la guerre s’est amenée chez vous.


Rappel : Les punaises de lit sont capables de survivre plus de 6 mois sans leur bouffe (vous). Elles peuvent et vont vous attendre.

Ressources supplémentaires :
Épinglons la punaise – français / english
The Bedbug Registry