« It’s really kind of hard to be a suburb of nothing. If you don’t have a downtown, you really don’t have anything. It’s hard to build a community around parking lots and subdivisions. »
– Ed McMahon
Toutes les heures, nuit et jour, le peuple envahit le coin du boulevard St-Laurent (long couloir d’immigration) et de l’avenue Mont-Royal (grand portail de la verdure). De la tranquillité matinale à la trépidation vespérale, ce secteur de l’arrondissement Plateau Mont-Royal, son véritable centre-ville, reçoit une richesse de la diversité civique.
Ce pôle d’activité mixte, comprenant des usages commerciaux, résidentiels, et quasi industriels, ainsi que des services sociaux, sanitaires, et de divertissement, semble toujours animé. À l’aide de ce caractère hétéroclite, une variété de citoyens peuple le quartier : les jeunes, les aînés, les familles, les célibataires, les bourgeois, les bohémiens, et les Canadiens nés ici et ailleurs. En plus, on constate le regroupement de différentes catégories de la population dans les environs de certaines installations. Par exemple, rassemblé autour du Pharmaprix au coin nord-est, on rencontre des femmes et des vieux. Peut-être s’agit-il soit des personnes qui prennent leurs ordonnances à la pharmacie, soit celles qui rendent visite à leur médecin à la clinique lusophone située au 2e étage du même bâtiment. On continue effectivement à trouver un contingent âgé à l’autre côté du boulevard, devant l’agence du CLSC. Au coin sud-ouest, une foule plus jeune règne. C’est également ici où le trottoir s’élargit et accueillit le monde en tant que lieu de rencontre. Certes, l’emplacement d’un arrêt d’autobus, amenant les passagers au métro Mont-Royal, attire le public aux environs. Cependant, malgré cette option à la communauté, elle n’en profite guère. L’horaire ne convient-il pas peut-être aux promeneurs ? Quoi qu’il en soit, les gens se contentent des séances de lèche-vitrine ; l’action qui englobe le magasinage, la flânerie, et l’observation des concitoyens.
Durant le jour, la zone adopte une atmosphère villageoise, où ses habitants utilisent tout mode de transport disponible : vélo, voiture, camion, autobus, à pied, à Bixi. Même les rues apparaissent plus étroites et, pourtant, la circulation continuelle se déplace et n’encombre pas la vie piétonnière. Il semble que tout le monde habite dans des demeures locales. Il y a du stationnement placé sur les côtés de grandes artères, mais peut-être ces voitures appartiennent-elles aux personnes d’ailleurs.
Durant le soir, le coin se débarrasse de son charme paroissial. Voir venir les fêtards grimés et superficiels qui se bavardent, s’amusent et, à l’occasion, se battent. Le fleuve d’alcool les remporte au flot de leurs compatriotes au bord des axes routiers. Les bars, les boîtes, les restaurants, les terrasses : ils sont tous ouverts. La Vidéotron sur St-Laurent offre des films à ceux qui privilégient davantage une soirée cinématique. Un dépanneur aide à satisfaire les fixes de nicotine pour ceux qui en ont besoin.
Toute cette activité crée un lieu qui paraît à la fois bondé et sécurisé. Les yeux sont toujours fixés vers la voirie. Que ce soit le gardien au Pharmaprix, les caissiers au dépanneur et aux restaurants, ou le videur aux bars, tous leurs postes sont orientés à la rue.
Il existe bel et bien un contraste léger dans la façon dont l’architecture locale embrasse le paysage urbain. Au long de Mont-Royal Ouest et St-Laurent (au sud de l’intersection), les établissements s’adressent au public avec de grandes vitrines et des terrasses permanentes. Mont-Royal Est et St-Laurent (au nord de l’intersection) tournent le dos à la société. Le côté oriental de St-Laurent se distingue par un mur en brique mal fait. De la même façon, au côté méridional de Mont-Royal, l’édifice tente de s’effondrer dans un avenir rapproché.
Au premier regard, quelques constructions semblent vacantes. D’autres ont besoin d’un petit lifting. Du carrefour, on peut voir les vestiges incinérés d’un bâtiment à 2 étages de jadis. Mais, une inspection approfondie dévoile plusieurs espaces bien utilisés en tant que domiciles, lofts, studios, ateliers, et bureaux. On ne croise qu’ici les gratte-ciels du Plateau. En outre, les ruelles parmi ces constructions bourdonnent d’activité : ceux qui courent entre les immeubles, ceux qui fument leurs cigarettes durant leurs pauses, ou ceux qui apportent le café Tim Horton aux collègues.
En dépit de ces imperfections, la vie citadine fait que ce village urbain reste un endroit très vivable à Montréal.
9 comments
That Shoppers was one of the first open late, and thank god for it. When you are a young man, sometimes you need condoms late!
Le Pharmaprix tue l’aspect urbain de ce coin de rue, selon moi. La grande taille de l’affiche montre qu’elle est conçue plus pour les automobilistes que les piétons.
J’aurais aimé plus qu’on fasse une exposé sur l’Avenue du Parc et Bernard, ou St Hubert et Jean-Talon, pour en nommer deux. Malheureusement, lorsqu’on parle d’environnement urbain idéale à Montréal on dirait que le seule quartier digne de ce nom est le Plateau Mont Royal quand en réalité Montréal contient d’autres quartiers plus coloriés et moins faux-bourgeois.
un exposé. mille excuses.
En partie c’est parce que le Plateau a gardé les ingrédients nécessaires pour un quartier urbain vivant — soit beaucoup de rues et intersections, des bâtiments avec un assez grand COS, une combinaison de nouveaux et vieux bâtiments, et une bonne mélange d’usages, par exemple. Comme dans le coin cité.
Les autres quartiers ont souffert l’implantation de grands infrastructures routiers, ou de maisons avec grands pelouses en avant (les espaces dits « verts » — j’aime mieux mon interprétation : espaces de couleur verte / « green-colored spaces »). Les quartiers périurbains centraux ont échappé des vagues d’investissement et donc la laideur des années 60 et 70s (les symboles de la « réuss’t»). C’est pour ça on voit de la vitalité ces jours dans les quartiers comme le Plateau, Rosemont, le Sud-ouest, Parc-Extension et Hochelaga-Maisonneuve – ils ont maintenu les préconditions pour la vitalité. Ouestmont a gardé de la vitalité grâce à son argent, mais il y a quelques coins laids qui échoueraient sans ce ressource.
“Ouestmont”? That’s a new one. Has anyone else *ever* seen than written before?
Yes, I have actually seen that at least 20 or 30 years ago.
Up where I live, hard to choose between Jean-Talon and St-Hubert or St-Denis, as there are more high buildings near St-Denis. There are fascinating crowds from all over the world at both corners – St-Denis sees all the people from the mini-East and Southeast Asian knot of shops and marché Jean-Talon – people arrive at the métro from both ends.
Jean-Talon and St-Laurent doesn’t work as well as it is Petite Italie to the south, but a relatively quiet area just north of Jean-Talon.
Ouestmont, Westmount
St-Laurent, St-Lawrence…
St-Laurent est une de ces rare artères urbaines qui peut se décrire comme un roman, du Vieux-Montréal, en passant par le Chinatown, le Quartier des Spectacles, les bars, le Quartier Portugais, et j’en passe.
Beau texte Émile !
Ouestmont is the new name, it’s just had a slight implementation problem. The forthcoming re-merger will correct this, however.
The Jean-Talon of today is a ghastly autoroute — what is the re-humanization plan?
Je vis exactement ici et s’il est plutot agreable d’y trouver de nombreux commerces, des restos, bars etc…Je ne recommande pas d’investir dans un condo dans ce secteur. Tres sale, ca sent l’urine tout l’ete.
Bruit, cris, vomis sont ce qu’il nous faut accepter du Jeudi au Dimanche toute l’annee. CDN me parait etre un meilleur compromis: Autant de commerce, plus propre, un choix de restos incroyable et plus abordable, c’est mieux entretenu, enfin, c’est ce que je pense.