« Avec une voix forte dans la gorge, on est presque incapable de penser des choses subtiles. »
– Friedrich Nietzsche
La transformation de la rue Bernard constitue une réussite en ce qui concerne les projets de réaménagements réalisés à Montréal. Le quartier est devenu un endroit plus accueillant aux citoyens. Il ne s’agissait pas d’un simple élargissement des trottoirs. Non : la Ville a apprécié les subtilités de cette rue pour encourager son intégration avec le domaine public. Le trottoir qui joue maintenant le rôle de place publique. La chaussée qui s’élève au même niveau des piétons aux carrefours. Les « parcelles de terre » devant les immeubles qui permettent aux commerçants de cultiver leur propre « jardin urbain ». L’éclairage qui est installé à deux échelles — humaine et véhiculaire.
C’est les petites choses qui font une grande ville. Inspiré par cet esprit, je vous propose le premier scénario de réaménagement de la rue St-Viateur : le touch-up.
- Exemples des espaces verts sur la rue Bernard
La verdure
« Le grand enjeu pour les années à venir est sans contredit de faire de Montréal une ville verte […] Lors de la dernière campagne électorale, j’ai clairement exprimé l’importance d’agir dans ce domaine. » Le Maire Gérald Tremblay a tout à fait raison. Pourquoi ne pas commencer par le verdissement de nos rues ?
- – Implantation d’une trame verte le long des bâtiments. Ces petits espaces verts peuvent être aménagés par la Ville ou laissés sous la responsabilité des propriétaires et des citoyens.
- – Plantage d’arbres vivaces qui répondront aux propres objectifs de la Ville afin de créer une vraie oasis verte en milieu urbain.
Le trottoir
Le prolongement du trottoir pourrait être réalisé si l’on réduit la largeur des voies. Souvent en Amérique du Nord, les voies de circulation sont excessivement larges ; on pourrait garder le même nombre des voies, élargir les trottoirs, et créer une trame verte dans l’espace déjà existant.
- L’intersection des rues Bernard et Waverly
La voirie
L’objectif de cet agencement est de réduire la vitesse des voitures et d’améliorer les conditions de franchissement de la rue par les piétons et de permettre une sorte de réappropriation de la rue par les habitants piétons.
- – Création d’une mixité de stationnement qui répond aux besoins des automobilistes et des cyclistes.
- – Nivellement du sol de la partie centrale du carrefour pour qu’il atteigne la hauteur des trottoirs et qu’il soit légèrement bombé.
- – Suppression des 4 places de stationnement qui encadrent les carrefours pour créer des « curbs extensions ».
- – Réduction de la largeur des voies
Le parcomètre
Le nombre élevé de voitures et les problèmes liés aux stationnements en double file nous amènent à penser à l’implantation de parcomètres le long de la rue. Cette installation devrait permettre une rotation plus importante des voitures sur les places de stationnement.
Le mobilier urbain
Les populations fréquentant la rue St-Viateur appréciaient le fait de rester devant les bars, de parler dans la rue, en bref de profiter de la rue et non pas juste d‘y passer. Or, il n’y a, en effet, qu’un seul et unique banc sur cette portion de la rue. Un réaménagement doit incorporer l’installation des bancs et laisser les commerçants en mettre durant la saison estivale.
- L’éclairage sur la bibliothèque du Mile-End
Le patrimoine et l’Église Saint-Michel
L’Église St-Michel, l’œuvre de l’architecte Aristide Beaugrand-Champagne, décorée par le célèbre Guido Nincheri, fait partie de la richesse patrimoniale de Montréal. Elle s’impose dans le paysage urbain, et pourtant, elle reste en ombre, oubliée presque. De petits réaménagements pourraient remettre en valeur cet édifice.
- – Conception d’un éclairage discret dirigé sur vers la façade de l’église (sur le modèle de la bibliothèque du Mile-End)
- – Transformation du trottoir et de la chaussée devant l’église en véritable place publique qui partage tous les usages de la voirie – vélo, piéton, voiture – et qui peut être fermée pour les nombreuses activités qui y ont lieu.
LIMITE
« La vision trop subtile use les yeux de l’homme. L’ouïe trop fine use les oreilles de l’homme. L’ambition démesurée use l’esprit de l’homme. »
– Tchouang-Tseu
remerciements : Mathilde Comment, Sachie Ohta, et Alexandre Sirvain pour les recherches
6 comments
As you say one could make streets much more agreeable by such a strategy, which would be quite cheap. It is a pity that in Montréal so much emphasis is put on massive investment in a few areas rather than lots of smaller ones like this one. I could think of many places: why not around the Metro Villa Maria (warning: potential rant) which at the moment is an arid catastrophe for pedestrians
rue Bernard is a good example for catching up with the developments of urban planning of the nineties (or eighties?) and one does not feel endangered by car traffic anymore. this alone creates a very different feeling (of security).
but there is still something missing. it’s a desert of asphalt as can be seen in the picture which does not invite to remain but to pass through. banks and some greens are urgently needed. on the other hand not too many trees or bushes can be planted or it will create a potentially dangerous obstacle of view between pedestrians and cars because of their height. grass could be trampled (unless planted only at places which do not invite to cross or stand there). but there is the notion that people rarely ‘vandalize’ spaces where they feel comfortable
maybe something like this could work?
http://farm3.static.flickr.com/2257/2276608670_f5b5babcf6_o.jpg
How about improving a street that isn’t already awesome and has tons of unfulfilled potential? Like most of Park, say. You want a street with lots of funky business and local character that could use some traffic calming… Park would actually benefit from less traffic much more immediately than Saint Viateur would.
We need to be careful when we start talking about putting in green-coloured space in the city. What do we mean? A few bushes? Front lawns? Meaningless little patches of grass that will be asphalted-over in five years? Streetscape-ruining berms like the one in back of the
Esso station on Boulevard Saint-Laurent?
Besides a few trees, Boulevard Saint-Laurent doesn’t really have much in the way of green-coloured space, but it is for the most part a perfectly functional urban street.
Boulevard Rosemont has a lot of green-coloured spaces and megaparks but it is a complete vacuum of human activity or interest. Ditto for the at-grade highway interchange at Du Parc / Des Pins.
Don’t forget that the “greening up” of parts of Montréal were part of controversial gentrification tactics by the Drapeau administration. See “Montréal After Drapeau”, by Léonard & Lavalée
why would you change st viateur at all. it is quite lovely as it is, a tight urban fabric, slow moving cars, plenty of terasses and the best sesame bagels on earth. This street is beyond comparison on this continent. In the interest of urbanm planning, one should also realize when it is time to leave things to nature…omething exists which is far more beautiful thanany planned environment could divise.
@david tighe
investement in CDN/NDG (the most populous borough) is not an option, they have hardly done a thing there in my lifetime. cavendish/sherbrooke is still a deathtrap, as is queen mary/CDN . traffic circulation sucks and there are few bikepaths…not to mention the non-existent though obvious need for a metro or other higher order transit improvements to the west end.