Se rendre jouer les touristes à New York par l’autocar de nuit comme nous le fîmes il y a quelques jours occasionne trente désagréables minutes obligées vers les quatre heures à Albany. Réveiller celles et ceux sachant dormir les transports, les forcer à descendre du véhicule: pareille politique me semble profondément inadéquate! Greyhound se garde toutefois bien de la reconsidérer.
Cependant, cette fois-ci, animé par les idées que nous cultivons dans Spacing, j’ai spontanément entraîné ma copine dans une exploration des abords de leur gare d’autocars pour repousser sommeil et monotonie. Comme la chose n’avait pas été planifiée, le risque de s’égarer aurait pu s’avérer. Le cliché ci-haut en constitue un des butins.
Imaginons qu’un autobus en transit vous emmenait à Montréal pour la première fois. Il est quatre heures du matin, vous avez trente minutes, la Station Centrale d’autobus de Montréal est votre point de départ: où irez-vous?
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En de pareilles circonstances, deux suggestions me viennent pour goûter à Montréal en si peu de temps:
Trip contemplatif: je prendrais un Bixi, je remonterais la côte pour aller faire le tour de l’étang et des arbres géants du parc Lafontaine, puis je reviendrais en tricotant un peu dans les petites rues du Plateau – pour les belles maisons de Mentana, St-Hubert, Cherrier – et je redescendrais finalement la côte par St-Denis, parce que c’est grisant.
Trip urbain: j’irais marcher sur Ste-Catherine, piétonnière et certainement encore joliment animée à cet heure-là.
Bixi pour Carré Saint-Louis et les rues avoisinantes, Prince Arthur, Sain-Laurent, Roy jusqu’à Châteaubriand, Saint-André, Saint-Christophe, Gare d’autocars.
Ou
de Maisonneuve, Saint-Christophe, Robin, Visitation, Logan, Avenue Lartigue, Visitation, Saint-Rose, Champlain, René-Lesvesque, Wolfe, de la Gauchetière, Berri, Gare d’autocars.
De bons trajets pour les Montréalais de passage. Auriez-vous eu assez d’instinct pour entreprendre pareils parcours experts? À Albany nous en tout cas, on ne peut dire que nos décisions étaient toutes les meilleures. Vers où explorerait donc Montréal le voyageur de nuit qui se fie à ses observations directes?