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Canadian Urbanism Uncovered

Mon Chinatown

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Un soir d’hiver dans Chinatown
On s’est promené devant les vitrines
On a trouvé un magasin qui sentait l’orient

On a marché toute la soirée
Tes bottes te faisaient mal aux pieds
Les vieux Chinois nous regardait
Nous autres, on souriait

* Beau Dommage – Chinatown (1974) *

Le Quartier Chinois n’a jamais été un sujet intéressant pour moi. Ayant grandi dans la banlieue ouest de Montréal, mes parents nous y conduisaient mon frère et moi à l’occasion pour faire les achats ou pour aller manger au dim sum.

Je me souviens bien de l’ancienne Maison Kam Fung, alors à l’époque situé sur la rue Clark, à l’emplacement actuel du Ruby Rouge. Tout était bien plus impressionant pour le tout-petit que j’étais : de grandes chaises de bois s’allongent vers le haut, les paravents, et le lointain bar dans cette salle à manger à laquelle je n’avais pas accès.

Au fil des ans, le Quartier Chinois, tout comme ses habitants et propriétaires, se sont bien diversifiés. Des restaurants vietnamiens ont regarni le Boulevard Saint-Laurent, là où prospéraient des établissements de cuisine cantonaise ou széchouanaise (ou du faux-széchouanais sans doute cuisiné par des cantonais) avant l’exode post-1995. Bientôt, la prochaine vague de restaurants déferlera en provenance de Chine continentale.

Autrefois, il y a plus de dix ans, l’Hôpital Chinois était situé au nord de Jean-Talon. Il est maintenant à deux pas du centre du Quartier Chinois, coin Viger et Hôtel-de-Ville. De nouveaux bâtiments, appartements pour gens âgés, que je n’avais jamais remarqué avant cette année, ont récemment surgi du sol à proximité de l’hôpital.

Pour être franc, le Quartier Chinois n’est pas un endroit très intéressant, surtout après avoir visité Hong Kong au commencement de ma vie adulte, ou bien juste suivant une promenade dans ces centres commerciaux chinois à Toronto aussi grands que le Centre Eaton, à la seule différence que tous ses locataires furent asiatiques.

Il y a cependant quelque chose de vrai à ce quartier chinois. Ce sont bien évidemment ses gens, que j’ai eu la chance de connaître en y grandissant, non pas peut-être de façon permanente, mais sûrement bien de manière périphérique. Ce sont ces commerçants élevés au capitalisme chinois millénaire, ces serveurs qui vous balancent leur humeur dans la figure (qu’elle soit bonne ou non), ces bienheureux dévôts du Falun Gong dont la prière au Parc Sun Yat-sen n’est nullement dérangée par les passants qui jacassent le bec dans le Thé aux Bulles.

On dira que le Quartier Chinois n’est qu’un simulacre de la vraie Chine, qu’une tranche bâtarde de la véritable vie chinoise. Mais pour moi, le Chinois de troisième génération, mes parents étant eux-mêmes nés hors de Chine, c’est un endroit où je me retrouve, et où j’ai récemment appris à redonner.

Bon, je termine ici : mes amis me pressent de les rejoindre pour manger au restaurant… chinois!

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