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Canadian Urbanism Uncovered

Tree Tuesday/Les arbres du mardi : Le temps des cerises; le merisier, Prunus pensylvania, Pin cherry

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Mérisier

Bonjour du Bas-du-fleuve où je suis en vacances. Avant de vous parler de l’arbre de ce mardi, le merisier, j’ai quelques commentaires par rapport à l’arbre du mardi dernier, l’orme d’Amérique. Bien des lecteurs avaient des souvenirs des ormes à raconter. Charles, de Côte-des-Neiges, a écrit qu’un des plus grands ormes à Montréal se trouve au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges. Adam nous a rappelé que les ormes de Winnipeg sont encore nombreux à 200 000 et en bonne santé. Là-bas la maladie des ormes est arrivée seulement en 1975 tandis qu’à Montréal c’était en 1944, première ville atteinte au Canada. À Winnipeg, l’orme est fortement surveillé et soigné par ses citoyens et arboriculteurs de la ville. Même chose pour les 3500 ormes à la ville de Québec, qui n’a connu la maladie qu’en 1988. Les deux villes coupent les branches affectées et traitent les arbres avec un fongicide.

Aujourd’hui, lundi, j’ai vu deux ormes magnifiques, un au village d’Isle Verte, l’autre à Rimouski sur la rue Principale. On dit que si les ormes sont très éloignés les uns des autres, l’insecte qui transmet le champignon ne parvient pas à voler d’un arbre à l’autre, ce qui explique la santé de ces individus éloignés. Par contre, ces mêmes individus sont également trop isolés pour pouvoir s’entre-polléniser. C’est pour cette raison qu’à l’Université de Guelph ils ont un programme pour collectionner des greffes de ces arbres résistants pour planter des clones puis, éventuellement, collectionner les graines de ces individus immunes.

Alors, assez de l’orme. Je veux vous parler du merisier un arbre très commun dans les friches, au bord des ruisseaux et aux marges de la forêt feuillue. Mais d’abord une description. Moi, j’ai été longtemps confuse à l’égard du merisier. Le dictionnaire me parle d’une espèce de cerisier mais l’arbre pointé par des amis me semblait ressembler plutôt à une sorte de bouleau. Et effectivement, le merisier en question, c’était le bouleau jaune, arbre-emblème du Québec. Jeune, le bouleau jaune ressemble au merisier –le nom européen pour le cerisier sauvage ou cerisier aux oiseaux (Prunus avium, Sweet cherry), d’où vient la confusion.

Le vrai merisier est un petit cerisier, il est indigène au Québec et partout au Canada à part le grand nord et la côte ouest. Avec ses petits fruits rouge vif et bons à manger – moins aigres que le cerisier à grappes qui se trouve beaucoup à Montréal dans les terrains vagues – et sa belle écorce brun doré et lignée de lenticelles – cet arbre serait une belle présence dans nos cours et ruelles. Mais, si vous cherchez une plus grosse cerise, la griotte ou le cerisier aigre, est l’idéal. Sûr au goût, cette grosse cerise est délicieuse dans les tartes ou en conserves.

Les traits qui distinguent les cerisiers sont ces feuilles dentelées ovales ou lancéolés et alternes (i.e. qui ne sont pas arrangées symétriquement sur le rameau). Les cerisiers ont également des petits glands à la base de la feuille. Chez le merisier, chaque fruit a sa propre tige. Chez l’autre petit cerisier, le cerisier à grappes (Prunus virginiana, Choke cherry), qu’on voit souvent au bord des chemins de fer à Montréal et sur le Mont-Royal, les fruits sont arrangés 6-12 en grappe sur une même tige.

Cette année me semble une année exceptionnelle pour les cerises. Mais, peu de Montréalais semble s’intéresser à cueillir ces fruits. Est ce qu’on est rendu au point de n’avoir confiance qu’au fruit à l’épicerie? Ou, est-ce-que c’est parce que nous ne taillons pas suffisamment nos arbres fruitiers de ville pour pourvoir profiter de leur fruit.

Moi, j’envisage nos ruelles en tant que vergers, des terres communes de nourriture, plein de grands fruits et petits fruits. Mon fils de 16 ans m’a inspiré de penser de cette façon: il y a un mois, lui et un ami ont décidé de cueillir assez de cerises de la ruelle pour faire une tarte. Ils sont allés aux cerisiers aigres (Prunus cerasus, Pie cherry), aux cerisiers sauvage (Prunus avium, Sweet cherry) et pour remplir le pot, ils ont pris une poignée de petites poires (Amelanchier, Serviceberry). Leur tarte était sublime.

Parlons-en de la cuisine de terroir?

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2 comments

  1. MERCI BRONWYN POUR CES PRECIEUX ECLAIRCISSEMEMT!CA PORTE A LA CONFUSION TOUS CES NOMS:MERISIER,CERISIER,…Y A AUSSI LE CERISIER TARDIF CONNU AUSSI DU NOM DE CERISIER D’AUTOMNE.A CET EFFET Y A UN BEL ARTICLE SUR CET ARBRE DANS LA REVUE CONTINUITE DE CET ETE.ARBRE QUE L’ON VEUT REMETTRE EN VALEUR POUR LA QUALITE DE SON BOIS.

  2. Pas bcp à dire, sauf que j’adore ces histoires d’arbres.

    Et les planchers (un peu roses) en “merisier” dans les logements anciens sont plutôt en bouleau?

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