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Canadian Urbanism Uncovered

Le mardi des arbres: l’Olivier de Bohême, l’olivier prétendant

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Olivier de Bohême

Mon voisin a résolu un mystère qui se passait dans ma cour. Mon olivier de Bohême (Russian olive, Elaeagnus angustifolia) est un arbre facilement reconnaissable pas ses feuilles minces et grises pâles et sa forme tordue comme l’olivier méditerranéen. Dernièrement, l’arbre perdait beaucoup de petits bouts de branches. Pourtant, il avait l’air en bonne condition, pas de feuilles décolorées, par exemple. Je croyais que c’était des camions de construction qui étaient passé dernièrement dans la ruelle et avaient arraché quelques branches. Mais, ça n’expliquait pas comment les branches à l’intérieur de la cour se sont brisées.

Heureusement, mon voisin s’est arrêté hier pour me parler de sa récente découverte. Lui aussi avait remarqué le même phénomène chez l’olivier de son voisin. Puis, un matin, en buvant son café sur le balcon, il a observé que non seulement un écureuil mangeait les petites olives vert-grises mais en cherchant ses petits fruits durs et secs le rongeur cassait les rameaux. On pourrait dire des “dommages collatéraux” de la récolte des olives.

Mais, j’ai dû décevoir mon voisin en lui disant que, malgré le nom de l’arbre, son allure et ses fruits, l’olivier de Bohême n’était pas un vrai olivier et notre écureuil de ruelle n’était pas un gastronome aventurier. L’arbre que vous voyez ici n’est pas de la famille botanique des oléacées, mais de la famille éléagnacées, une petite famille de 40 espèces à travers le monde tempéré dont une indigène au Canada, le chalef argenté (silverberry, Elaeagnus communata) un arbuste de feuille argentée que l’on trouve souvent en haie – près de l’entrée est de la Bibliothèque de Westmount, par exemple.

Son grand frère arbre, l’olivier de Bohême, par contre, vient de l’Europe et de l’ouest de l’Asie. Dans l’Est du Canada, on le plante surtout en tant qu’arbre ornemental pour son feuillage et sa forme. Dans l’Ouest, par contre, l’olivier est planté depuis au moins un siècle en tant qu’espèce pour créer des haies afin de combattre l’érosion par le vent. Résistant au froid, vent et sécheresse, l’olivier de Bohême est un bon arbre des provinces de l’Ouest où il s’est même naturalisé. C’est-à-dire, il se reproduit sans intervention humaine. Dans l’Est, par contre, l’olivier ne se reproduit pas dans la nature.À Montréal, de bons exemples d’oliviers se trouvent au Jardin botanique de Montréal, au Parc Lafontaine, au campus de l’Université McGill et dans bien des jardins privés.

Par rapport aux arbres de la famille des vrais oliviers, il y en a à Montréal, même en grand nombre. Paradoxalement, deux genus d’arbres très communs, le frêne (ash, Fraxinus sp.) et le lilas (lilac, Syringa vulgaris) sont de la famille des oliviers. C’est difficile de voir pourquoi, mais la petite fleur à quatre pétales du lilas ressemble beaucoup aux fleur de l’olivier d’Europe (Mediterranean olive, Olea europaea). Par rapport aux frênes, un des arbres le plus fréquemment planté par la Ville de Montréal, je laisserai son identité et l’histoire de sa taxonomie à une chronique future.

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One comment

  1. Nous avons un Olivier de Bohême mature. Depuis quelques semaines, nous remarquons un dépôt de très petites gouttelettes sur nos autos, nos balcons et nos marches d’esclier. En fait, partout autour de l’Olivier et sur une distance d’environ 10 mètres autour de l’arbre. Ces gouttelettes proviennent de l’arbre et sont extrêmement difficile à enlever. Puis, lorsqu’on touche aux feuilles de l’arbre, elles sont collantes. Nous aimerions savoir s’il est normal que cet arbre envoie cette “sève” un peu partout ?

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