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Canadian Urbanism Uncovered

Exploration souterraine, art et paysage avec Danièle Routaboule

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Intermittence © Danièle Routaboule

Article par Andréanne Chevalier

Le plus grand ensemble souterrain au monde se trouve à Montréal, apparemment. Vous le connaissez probablement très bien: Trente kilomètres de tunnels qui relient des tours à bureaux, des commerces, des résidences, des universités. Mais êtes-vous déjà passés par le segment qui relie le Palais des congrès à l’immeuble de la Caisse de dépôt et placement du Québec? Discrète à cet endroit, la Maison de l’architecture du Québec y a un espace d’exposition où présentement, on peut voir Paysage portuaire : Intermittences, une œuvre photographique de l’artiste Danièle Routaboule.

Le premier regard que j’ai fixé sur l’exposition n’a vu que les évidences. La vitrine, petite pour une exposition. Les photos, des couleurs superbes. Le sujet, banal à première vue. Puis, j’ai rencontré Danièle Routaboule.

Mme Routaboule a fait carrière comme architecte paysagiste. Elle a participé à la création du programme d’architecture de paysage de l’université de Montréal – le seul programme du genre en langue française en Amérique de Nord. Elle est aujourd’hui revenue à son premier amour, l’art visuel. Notre discussion, teintée de ces expériences professionnelles, a rapidement créé une profondeur autour de ces images prises au pied du Quai Jacques-Cartier.

« L’architecture de paysage m’a amené à regarder les choses avec un regard particulier, parce qu’il s’agit d’une profession qui est au service d’une société déterminée. En paysage, je tâchais toujours d’extraire du lieu ce qui faisait vraiment sa caractéristique, son unicité. Quelle est la profondeur du paysage, quelles sont ses différentes strates? Qu’est-ce qu’il a représenté par le passé et qu’est-ce qu’il représente maintenant? ». Elle poursuit. « Je disais à mes étudiants, ‘’n’oubliez pas que malgré toutes les contraintes du projet, vous devez être des créateurs de plaisir, vous devez savoir travailler l’espace avec les formes, les couleurs, les textures. Il faut sortir du côté fonctionnel pour rendre le lieu intéressant’’ ».

Les photos sont des gros plans des colonnes qui supportent le quai. Elles sont retravaillées, ce qui permet de réinterpréter le sujet et d’en accentuer certains aspects. Comme une façon d’amener plus loin celui qui les regarde. D’entrer dans l’imaginaire. De voir le banal d’un autre œil. Les images attirent le regard vers ce qui change, selon moment de la journée. Les effets de la lumière, du vent. Ce qui constitue la beauté du monde, et qu’on tend à oublier, dirait-elle.

Le caractère éphémère des choses est un thème récurrent dans le travail de Danièle Routaboule. Elle s’intéresse au temps qui passe. « Toutes les choses bougent tout le temps. La nature bouge tout le temps, des fois de façon très lente, sur des siècles, mais parfois très rapidement, avec des cataclysmes. Quand on travaille avec l’architecture de paysage, on sait qu’on va travailler sur des éléments artificiels et aussi avec des éléments naturels. On va travailler avec le temps. Les arbres poussent, ils font des effets totalement différents selon les périodes, puis ils meurent. Il faudra les remplacer. On pense que les choses sont là pour toujours. On les fait pour durer. On aime la durée. Par contre, il n’y a rien qui dure. En paysage, moins que quoi que ce soit ».

5000 personnes par jour passent par ce lien piétonnier. La vitrine de la MAQ est un espace prêté par le Palais des Congrès. Elle a été inaugurée en juin 2010. On y accède, par le Palais des Congrès, en prenant l’escalier qui descend, situé au tournant du café VanHoutte.

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