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Canadian Urbanism Uncovered

Un peu d’urbanisme-fiction

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La Ville de Montréal, qui n’a plus d’argent, organise une grande Réunion. « Il faut vendre des actifs ! » s’exclame tout le monde. Mais lesquels? Les parcs? Les bibliothèques? Il y a quand même des limites. Alors quelqu’un se lève dans la salle et annonce qu’il a une idée.

« Les stationnements sur rue », commence-t-il en déroulant un grand plan. Il y a des centaines d’hectares de bandes de stationnements sur les rues résidentielles, explique-t-il. Ils sont utilisés les trois quarts du temps à des fins strictement privées et ils ne  apportent à la Ville que de tout petits revenus en vignettes et en constat d’infraction. Quelle opportunité! On discute, on débat puis c’est décidé, la Ville privatise toutes les bandes de stationnements qui ne sont pas couvertes par des parcomètres.

(Passons par-dessus l’avalanche d’éditoriaux, de pétitions, de lettres ouvertes et de manifestations que déclenche cette décision et allons tout de suite vers la mise en œuvre.)

On commence par mesurer la valeur des espaces de stationnement et on découvre qu’elle varie, selon les rues, entre 10,000 $ et 1,000,000 $. Pour une période de 6 semaines, les terrains sont offerts en exclusivité aux résidants qui bénéficient d’un rabais (disons 15 %). Tous ceux qui ont les moyens d’acheter achètent ; certains prévoient d’ailleurs revendre à court terme. Après le délai de 6 semaines, les espaces invendus sont mis aux enchères. Ils trouvent rapidement preneur auprès des fonds d’investissement.

Ensuite, des opérateurs se mettent en action : ils concluent des baux à long terme avec les propriétaires et relouent ensuite les espaces à l’année, au mois ou à l’heure à des particuliers. Trois ou quatre opérateurs prennent le contrôle du stationnement sur rue et se font compétition avec toutes sortes de promotions et d’applications pour téléphones intelligents qui permettent de trouver une place ou de la réserver.

L’entretien des espaces de stationnement génère une nouvelle industrie. Les gros opérateurs engagent des entrepreneurs spécialisés, mais un paquet d’individus possédant un camion offre également un service de réasphaltage pas cher aux particuliers. Certains se distinguent et proposent un recouvrement en pavé uni ou en granit ou en pierre des champs.

Un vaste mouvement d’adaptation des espaces de stationnement s’enclenche. Pourquoi en limiter l’usage au stationnement, s’interrogent certains ? Croulant sous les demandes, la Ville commence à autoriser l’occupation de ces espaces à des fins commerciales et accorde des permis pour des constructions secondaires (plusieurs installent des cabanons de jardins devant chez eux et les louent à des touristes).

De nombreux espaces privés qui ne trouvent pas de locataires restent vides la plupart du temps, et certains automobilistes décident de les occuper illégalement, donnant naissance au MSS, le Mouvement des sans stationnement.

Cédant sous la pression, la Ville lance un programme de stationnements sociaux.

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