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Canadian Urbanism Uncovered

Le mardi des arbres: Trois blancs de mémoire

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cottonwood-snowsandbanks-smJe suis à l’âge d’avoir des blancs de mémoire et d’avoir des mémoires des blancs. Des fois, ces derniers m’aident à retrouver les premiers. Prenons par exemple le blanc de la neige des peupliers deltoïdes (Populus deltoïde, Eastern cottonwood poplar) que Cedric Sam a décrit il y a un couple de semaines. À chaque fois que je vois ces petits bouts de coton qui flottent autour de mon coin près des rues St-Denis et Roy, je suis transportée à un parc de mon enfance et de mes années de mère d’une jeune famille. C’est à dire Sandbanks, un parc provincial d’Ontario ou l’arbre qui domine les plages et les dunes de sables est le même qui domine le Parc La Fontaine et bien des ruelles de Montréal.

Mais ce que j’ai remarqué la semaine dernière, quand on était en vacance à ce parc ancestral pour le 12ième année de suite, c’est que les peupliers là-bas ne deviennent pas si énormes que leur consoeurs (celles qui portent les fruits et la neige) et confrères de Montréal. Les peupliers deltoïdes de l’île de Montréal, les rives de son archipel et le long de la rivière Richelieu, les seuls endroits où l’on trouve ce titan des peupliers, sont les plus grands feuillus du Québec.Au bord du lac Ontario, sur la côte sud de la péninsule Prince Edward County (au sud de Belleville), ces mêmes arbres sont d’une grandeur moyenne au tronc qui ne dépasse pas trois pieds de circonférence.

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Mais, comme vous voyez ici, ces arbres qui poussent en bosquets purs au bord de l’eau, investissent beaucoup dans leur racines qui doivent s’ajuster au niveaux changeants du sable et qui doivent bien ancrer l’arbre en face des vents forts.

Il y a quelque chose de préhistorique chez ses arbres pionniers. Ce sont eux les premiers à s’établir sur le sable sec et peu nutritif.Mais, l’abondance de soleil et de l’eau leur suffit. Leur feuilles et, éventuellement, leur branches et troncs tombés rajoutent suffisamment de matière organique pour permettre à d’autres espèces d’arbres, telle les genévriers, thuyas (cèdres blancs), pin blanc, tilleul et chêne rouge. En fait, à 50 mètres plus loin du lac, se trouvent toutes ces espèces dans les dunes secondaires. En plus, ces braves de première ligne coupent le vent et tiennent les dunes qui cherchent toujours à changer de forme!

À Montréal, par contre, les peupliers deltoïdes ont la vie facile. Qu’ils poussent en titan au Parc La Fontaine, au pied du Mont Royal ou dans toutes les deux ruelles de Montréal, ils sont, en général, à l’abri des grands vents et au sols relativement riche.Mais, ils restent des pionniers; vu leurs grand besoin de soleil, les grands peupliers ont forcément précédé les arbres autours.

Les peupliers deltoïdes, en plusieurs sous espèces, poussent quasiment à travers les Etats unis et à travers le sud du Canada toujours, à partir de Montréal en allant vers l’ouest,   en suivant les cours d’eau. Toujours les plus grands sur les plaines, ils servaient en tant qu’aide-mémoire aux peuples des Premières nations. En fait, c’était une sorte de système GPS, un système que nous avons à Montréal et que nous pourrions continuer d’utiliser. Ma rue, par exemple, se situe dans l’ombre de la grande femelle (celle qui porte des fruits et la neige attachée aux graines) le plus au sud dans la ruelle entre St-Denis et Drolet.

Mon deuxième blanc de mémoire se trouve également au Parc La Fontaine. Il s’agit du catalpa élégant (Catalpa speciosa, Northern catalpa), un des rares arbres en fleur en ce moment. Voici la fleur individuelle:

catalpa-flower-smC’est fous le design, non? Peint à la main, chaque fleur dans chaque panicule de fleurs:

catalpa-flower-leaf-smVoici les enormes feuilles cordiformes (en forme de coeur) vert clair. Tronc, feuilles et fleurs ressemblent à:

catalpa-plfsmUn grand maigre à sa maturité, le catalpa ne s’étale pas beaucoup.Valorisé dans son territoire indigène des Carolines pour son bois qui ne pourrit pas, la catalpa est surtout planté par sa beauté, sa résistance aux conditions urbaines et pour une chenille qui mangent les feuilles. En fait, cette chenille est l’appât préféré des pécheurs du poisson-chat.

Le premier catalpa de ma vie était dans le quartier Beaches de l’est de Toronto où j’ai grandi. Je ne le reconnaissais que par ses longues fèves mince qui restent tout l’hiver sur l’arbre. À l’âge de huit ans, je me souvenais du nom de l’arbre en pensant des pattes (paws, en anglais) des boeufs (cattle). Encore, à chaque fois que vois l’arbre je vois des boeufs aux pattes longues et minces. Étrange mais vrai!

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Finalement, j’arrive au dernier de mémoire: la fleur du sureau (Sambucus canadensis, Common elderberry). En marchant avec une amie britannique l’autre semaine, on a trouvé un sureau en fleur dans une ruelle. En le voyant, elle a tout de suite suggeré d’aller ceuillir des fleurs de sureau pour faire un sirop (cordiale, en anglais), le genre que l’on met en petite quantité avec de l’eau et une feuille de menthe pour faire un bon breuvage d’été.

À 7 hr. le lendemain on est parti, armé de grands paniers et des sécateurs. En peu de temps, on a coupé la vingtaine de têtes de fleurs, requise par la recette. Rendu à la maison, j’ai secoué chaque tête pour évacuer les bibittes, puis j’ai rajouté un sirop, fait de sucre dissolu dans de l’eau, du zeste du citron, des tranches de citron, de l’acide citrique, puis j’ai tout laissé sur le comptoir pendant 24 heures.

Le résultat est délicieux et sera un mémoire de l’été 2009.

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One comment

  1. thanks for posting about the northern catalpa.. there is one, i believe, on either Jeanne-Mance or Esplanade between Mont-Royal and Laurier and I’ve been wondering what kind of tree it is for a couple of years now. beautiful tree with beautifully scented flowers… :)

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